Le blog de hortusdeliciarum.over-blog.fr

     Au départ, mon idée était d’écrire un roman policier, destiné à un éditeur régional. La trame en était arrêtée　: le crime, de préférence mystérieux　; le mobile, ou plusieurs mobile afin d’égarer le lecteur　; le coupable, avec quelques faux coupables tout aussi plausibles　; la victime qui devra éveiller l’empathie　; les raisonnements qui graduellement apportent la solution. Et enfin, l’enquête, menée par une, ou plusieurs personnes, avec un petit zeste d’érotisme et surtout de l’humour beaucoup d’humour　!

     Puis deux événements, presque anodins à l’époque, modifièrent mon projet. D’une part, la découverte d’une photo, datant de 1900, du plan allemand du siège de Strasbourg. A l’emplacement de la bibliothèque du Temple Neuf on peut voir la mention – Mairie –. D’autre part, la découverte parmi un lot de livres acheté lors d’un marché aux puces, d’un petit fascicule des années 1970 consacré au mont Sainte-Odile au Moyen Age. Un chapitre traitant de l’Hortus Deliciarum, ce célèbre manuscrit alsacien du XIIème siècle, disparu, dans l’incendie du Temple Neuf, le 24 août 1870, m’interpella. 

     Dans ma tête, les deux éléments se télescopèrent, se confondirent et je me posai la question suivante　: pourquoi les Allemands, fin stratège et connu pour leur précision, auraient-ils bombardé le Temple Neuf qui abritait, entre autres, des fleurons de la culture germanique　(et le célèbre manuscrit de Herrade de Landsberg) ? A moins que derrière cela ne se cache un complot, orchestré par une secte, que j’ai nommé les Herratiques, souhaitant profiter de la guerre pour s’approprier des manuscrits inestimables, dont l’Hortus Deliciarum qui, ainsi, ne périt guère dans les flammes. Mon livre évolua vers un roman policier ésotérique.

     Au fil des pages, nous rencontrerons Tomi Ungerer, Germain Muller, le rayon vert de la cathédrale de Strasbourg et assisterons à la naissance du drapeau européen　; la première mise sur le marché du foie gras aux environs de 1784, un repas vigneron typique des années d’après-guerre, mais aussi quelques richesses de la table alsacienne　; le sommet de l’OTAN et ses tracas au quotidien, les élans amoureux d’une jeune Iranienne, la complicité amicale d’une jeune Espagnole, l’aide d’un ami gitan (l’Alsace n’a-t-elle pas été de tout temps une terre d’accueil　?)　et bien entendu Michèle et Charles, véritables parents adoptifs de mon héros. Et puis, nous découvrirons des personnages éminents du XIIème siècle, tel Théophilus Presbyter, auteur d’une encyclopédie du savoir technique du Moyen Age dans le domaine de l’art et de l’artisanat, l’archevêque Malachie d’Armagh, ami de Saint Bernard de Clairvaux et une correspondance épistolaire entre Hildegarde von Bingen et Herrade de Landsberg.

     Enfin, il s’agit de ne pas oublier qu’une prédiction, qui pourrait... Chut, n'en révélons pas de trop...